La Jurassienne Elisabeth Baume-Schneider et le Bernois Albert Rösti succéderont à Simonetta Sommaruga et Ueli Maurer au Conseil fédéral. Le canton du Jura sera représenté pour la 1ère fois au gouvernement. Suivez l'évènement ici en temps réel, avec les principales analyses et réactions.
C'est ici que s'achève ce suivi en continu. Merci de votre attention.
Un message à Alain Berset?
L'élection d'Elisabeth Baume-Schneider au Conseil fédéral constitue une "sacrée surprise", estime Le Temps dans un commentaire vidéo. La Berne fédérale n'avait plus connu une telle surprise depuis l'éviction de Christoph Blocher et l'élection d'Eveline Widmer-Schlumpf.
La Jurassienne a certainement profité d'une conjonction de plusieurs facteurs, commente le chef de la rubrique Suisse Vincent Bourquin: une volonté d'affaiblir le PS à une année des élections fédérales, une façon de faire comprendre à Alain Berset qu'il est temps de laisser sa place ou un moyen de stopper les ambitions fédérales de Pierre-Yves Maillard. Sa personnalité très accessible a aussi pesé face à une Eva Herzog "assez sèche".
Et la Suisse urbaine?
La Suisse alémanique urbaine sera clairement sous-représentée dans le prochain Conseil fédéral, déplorent le Tages-Anzeiger et le site alémanique Watson. Pour le quotidien zurichois, ce mercredi d'élection n'est "pas un bon jour pour la Suisse". Le Parlement devra corriger cette situation l'an prochain.
"Jamais dans l'histoire", la Suisse alémanique, qui compte 70% de la population du pays, n'a été aussi sous-représentée, insiste le "Tagi". Quant aux grandes villes comme Zurich et Bâle - les "véritables moteurs de progrès du pays" -, elles ne seront tout simplement plus représentées.
La "vengeance" de Daniel Jositsch
Le site conservateur alémanique Nebelspalter qualifie l'élection d'Elisabeth Baume-Schneider de "débâcle"pour la direction du PS. La Bâloise Eva Herzog aurait été une figure de gauche plus forte, mais la Jurassienne a profité de la vengeance de Daniel Jositsch (photo), exclu du ticket officiel, analyse le rédacteur en chef Markus Somm.
S'il avait été loyal, le socialiste zurichois serait monté à la tribune pour demander au Parlement de ne plus lui accorder une seule voix. Ce qu'il n'a pas fait, avec la conséquence qu'il a récolté des voix à chaque tour. Une attitude qu'on ne peut peut-être pas lui reprocher, vu les humiliations infligées par son parti lors de ce processus de succession, juge Markus Somm.
Le MAJ était là
Pierre-André Comte, secrétaire du Mouvement autonomiste jurassien (MAJ), un des fers de lance de la Question jurassienne, a fait lui aussi le déplacement de la capitale pour suivre les élections au Conseil fédéral, afin de soutenir la candidature d'Elisabeth Baume-Schneider.
“Je vais garder toutes les stratégies pour rester qui je suis. ”Elisabeth Baume-Schneider, interrogée si sa manière de communiquer allait changer après son élection au Conseil fédéral.
"Le Jura est désormais de la partie"
"Le Jura n'est plus dans la lutte mais est désormais de la partie." Pour Elisabeth Baume-Schneider, son élection au Conseil fédéral "représente beaucoup" pour son canton, c'est une "reconnaissance". Elle a salué l'atmosphère jurassienne sur la Place fédérale.
Fière de devenir la dixième conseillère fédérale et la première ministre jurassienne, elle a parlé d'une "étape importante" pour son canton. Et de rappeler également les "noces d'or" du Jura en 2024 et le transfert prochain de la ville de Moutier dans le canton.
Mme Baume-Schneider a encore relevé son "audace jurassienne" qui l'a poussée à "frapper à la porte du Conseil fédéral". Elle a dit son plaisir de retrouver un exécutif. Et de se montrer "extrêmement honorée" envers les personnes qui l'ont élue et "motivée" de gagner la confiance de celles qui n'ont pas voté pour elle.
Fière de devenir la dixième conseillère fédérale et la première ministre jurassienne, elle a parlé d'une "étape importante" pour son canton. Et de rappeler également les "noces d'or" du Jura en 2024 et le transfert prochain de la ville de Moutier dans le canton.
Mme Baume-Schneider a encore relevé son "audace jurassienne" qui l'a poussée à "frapper à la porte du Conseil fédéral". Elle a dit son plaisir de retrouver un exécutif. Et de se montrer "extrêmement honorée" envers les personnes qui l'ont élue et "motivée" de gagner la confiance de celles qui n'ont pas voté pour elle.
"Ne pas jouer les uns contre les autres"
Le fait que les villes ne soient plus représentées au Conseil fédéral n'est pas un problème pour Elisabeth Baume-Schneider. Il ne faut pas "jouer les uns contre les autres", ni regarder uniquement les problèmes, a-t-elle souligné lors d'une conférence de presse. Ce n'est pas parce que les grandes villes ne sont plus représentées au gouvernement qu'elles en sont pas entendues.
"Nous devons trouver des solutions pour l'ensemble du pays. Il y a suffisamment de problèmes, avec la guerre en Ukraine, la pénurie d'énergie ou le pouvoir d'achat. Nous devons maintenant travailler ensemble." Et de rappeler qu'elle n'était pas seule au Conseil fédéral
“ J'ai vraiment hâte de prendre mes responsabilités et de travailler avec mes collègues du Conseil fédéral à la prospérité de l'ensemble du pays. ”Elisabeth Baume-Schneider en conférence de presse
La fin des ambitions pour les socialistes vaudois
“Ici, on a longtemps analysé si cette double élection allait ouvrir la porte à une candidate ou un candidat du cru lors du départ d'Alain Berset. Il y avait déjà dans les esprits le match femmes (Nuria Gorrite, Rebecca Ruiz) - hommes (Pierre-Yves Maillard, Roger Nordmann). Désormais, la question est assez vite répondue.”Editorial de 24 Heures
“Mon nom a parfois suscité des witz, notamment durant mes études à Zurich. Mais cela permet aussi d'ouvrir des portes. Cela m'a davantage aidé que desservi.”Albert Rösti, interrogé par un journaliste sur son nom de famille rappelant le nom d'une recette traditionnelle suisse
La fin de la Question jurassienne?
Interrogé sur le fait de savoir si l'élection d'une Jurassienne et d'un Bernois le même jour au Conseil fédéral signifiait vraiment la fin de la Question jurassienne, Albert Rösti a répondu qu'un signal peut-être plus fort encore a été donné lorsqu'un Bernois (lui-même) a été élu à la tête de la Fédération d'élevage de la race des Franches-Montagnes.
Les priorités d'Albert Rösti
Albert Rösti a indiqué qu'il abordera ses nouvelles fonctions avec humilité. Il apportera ses valeurs et celles de son parti au sein du Conseil fédéral. Parmi ses priorités, il a cité l'équilibre budgétaire, la sécurité, l'asile et surtout l'approvisionnement énergétique, pour lequel il a une expérience particulière dont le gouvernement pourra bénéficier.