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Le RN a poursuivi sa montée en puissance dans la région Grand Est. Il peut notamment se maintenir au second tour dans les 15 circonscriptions alsaciennes, sauf au centre-ville de Strasbourg. Une progression notable pour le parti lepéniste: en 2022, il n'était parvenu à qualifier des candidats que dans huit circonscriptions sur les deux départements du Bas-Rhin et du Haut-Rhin. Et il vire en tête dans 11 circonscriptions.

La gauche, elle, est éliminée partout, à l'exception de Strasbourg centre, où l'écologiste Sandra Regol passe tout près de la victoire dès le 1er tour (47,6%), et de cinq circonscriptions qui débouchent sur des triangulaires. A l'approche du second tour le 7 juillet, la question qui se pose est de savoir si le RN pourra faire élire un député en Alsace, ce qui n'est encore jamais arrivé. L'ancienne région fait figure d'exception dans un Grand Est depuis longtemps sous la pression de l'extrême droite.

Au moins 39 candidats soutenus par le RN ont été élus députés dès le premier tour, dont Marine Le Pen, Sébastien Chenu ou Julien Odoul, une première pour le parti lepéniste qui comptait 88 députés lors de la précédente législature.

Parmi ces candidats qui ont recueilli plus de la moitié des suffrages figurent une grande majorité de députés sortants, mais également des nouveaux élus, à l'image d'Eddy Casterman,  partisan de l'union des droites qui se dit "proche" de Marion Maréchal, élu dans l'Aisne. Dans ce département des Hauts-de-France, considéré comme l'un des principaux épicentres de l'extrême droite française, les candidats lepénistes se sont imposés dans quatre circonscription sur cinq, le candidat RN Philippe Torre étant par ailleurs en ballotage très favorable pour le deuxième tour.

"Une bonne vingtaine de circonscriptions" ont été remportées dès le premier tour par des candidats du Nouveau Front Populaire, a affirmé le coordinateur de La France Insoumise (LFI), Manuel Bompard.

"L'enjeu maintenant, c'est que dimanche prochain, on gagne dans plusieurs centaines de circonscriptions des députés du Nouveau Front Populaire", a déclaré devant des milliers de personnes rassemblées place de la République à Paris M. Bompard, lui-même réélu dès le premier tour dans les Bouches-du-Rhône.

Des milliers de personnes se sont rassembles place de la République à Paris à l'appel du Nouveau Front populaire après l'annonce des résultats du premier tour et de la victoire du Rassemblement national.

L'éphémère ministre Damien Abad, mis en examen pour tentative de viol, a été éliminé au premier tour dans l'Ain, où il était député depuis 2012.  L'ex-président du groupe LR, passé dans le camp macroniste en 2022, se présentait sous l'étiquette divers droite, ses deux anciens partis ayant investi des candidats contre lui. 

Il est finalement arrivé en troisième position, avec 18,73% des voix exprimées, mais seulement 12,39% des inscrits, ce qui ne lui permet pas de se maintenir au second tour. Celui-ci opposera un candidat LR-RN (39,12%) et une Insoumise investie par le Nouveau Front populaire (24,34%).

L'ex-président François Hollande, de retour en politique, a viré en tête du premier tour en Corrèze avec 37,63% des voix. Candidat du Nouveau Front populaire, il a devancé la candidate RN Maïtey Pougey (30,89%). Il pourrait faire face à une triangulaire en cas de maintien du député sortant Francis Dubois (Les Républicains, 28,64%). 

"Il y a tellement de blessures, tellement de colères, tellement de souffrances ici en Corrèze comme partout ailleurs", a reconnu l'ancien chef de l'Etat. "Nous avons (...) le devoir impérieux de faire en sorte que l'extrême droite ne parvienne pas à avoir une majorité à l'Assemblée nationale", a-t-il dit à ses partisans. "Et si nous ne sommes pas mobilisés comme jamais pour ce second tour, ce risque, cette menace peut se traduire en actes", a-t-il prévenu. 

"Pas une voix ne doit aller" à l'extrême droite, a clamé le Premier ministre  français Gabriel Attal lors d'une déclaration à la presse. Il faut "l'empêcher d'avoir une majorité absolue." Le chef du gouvernement sortant a dénoncé le "projet funeste" du RN.

Plus de cinquante ans après sa fondation, le Front national, devenu Rassemblement national, est passé de la marginalité à une banalisation dans les urnes, devenant le premier parti de France. Il est désormais aux portes du pouvoir après avoir engrangé dimanche environ 34% des suffrages au premier tour des élections législatives.

Les Français "ont rendu un verdict sans appel", estime Jordan Bardella après l'annonce de la victoire du Rasemblement national. Selon lui,  le second tour des législatives sera "l'un des plus déterminants de toute l'histoire de la Ve République". 

"J'entends être un Premier ministre de cohabitation, respectueux de la Constitution et de la fonction du président de la République, mais intransigeant sur la politique que nous mettrons en oeuvre au service de la France", a ajouté le président du Rassemblement national (RN).

En cas de majorité absolue des lepénistes à l'Assemblée à l'issue du deuxième tour des élections législatives, hypothèse accréditée par plusieurs sondages, le leader d'extrême droite promet d'être "le Premier ministre de tous les Français", a-t-il encore affirmé.

La France insoumise (LFI) "retirera" ses candidatures dans les circonscriptions où elle est arrivée en troisième position et où le Rassemblement national (RN) est en tête en vue du deuxième tour des élections législatives, a assuré Jean-Luc Mélenchon. 

"Nulle part nous ne permettrons au RN de l'emporter. (...) Notre consigne est simple, directe et claire. Pas une voix, pas un siège de plus pour le RN", a exhorté le leader Insoumis, qui a qualifié ce scrutin de "lourde et indiscutable défaite" pour le président Emmanuel Macron.

Les Républicains (LR) affirment que "le macronisme est mort". Ils ont appelé à voter pour leurs candidats qualifiés pour le second tour, refusant de donner de consigne de vote dans les autres cas. 

"Là où nous ne sommes pas présents au second tour, considérant que les électeurs sont libres de leur choix, nous ne donnons pas de consigne nationale et laissons les Français s'exprimer en conscience", a indiqué la direction de LR dans un communiqué.