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Le politologue Michael Hermann s'attend à ce que l'élection au Conseil fédéral pour la succession d'Ueli Maurer soit la plus calme depuis l'élection du Bernois Adolf Ogi en 1987. Selon lui, les autres partis n'auront sans doute pas envie d'attaquer l'UDC un an avant les élections fédérales.

Quant à l'UDC elle-même, elle ne devrait pas avoir envie de faire passer une candidature extrémiste devant le Parlement, estime M. Hermann, interrogé vendredi par Keystone-ATS. Si donc ces deux scénarios ne se réalisent pas, on peut s'attendre à "une élection tout à fait normale au Conseil fédéral", selon lui.

La conseillère nationale et vice-présidente de l'UDC Magdalena Martullo-Blocher a indiqué vendredi qu'elle n'est pas candidate à la succession d'Ueli Maurer. Le parti dispose de nombreux excellents candidats, a-t-elle ajouté.

"Je regrette beaucoup la démission du conseiller fédéral Ueli Maurer et le remercie pour son engagement extraordinaire de plus de 40 ans pour le bien de la Suisse et de notre parti", a fait savoir Magdalena Martullo-Blocher à l'agence Keystone-ATS, par l'intermédiaire du secrétaire général d'Ems Chemie.

"Ueli Maurer: le maître de la provocation s'en va", titre watson.ch. Le portail souligne que le ministre UDC des finances "a toujours eu un double rôle" au sein du Conseil fédéral: "souvent, il semblait moins engagé envers le gouvernement qu'envers son parti".

Alors que certains évoquent une candidature féminine, d'autres relèvent que le parti conservateur pourrait renoncer à envoyer une quatrième femme au Conseil fédéral. Il pourrait ainsi présenter un ticket exclusivement masculin. Le nom du chef du groupe parlementaire, Thomas Aeschi, pourrait alors revenir sur la table.

Déjà candidat en 2015, l’économiste zougois aujourd’hui âgé de 43 ans avait été battu par Guy Parmelin. Cette fois-ci, sa position à la tête du groupe pourrait lui être plus favorable et lui donner l’envergure dont il pouvait manquer à l’époque. Le nom de l'ancien président de l'UDC et conseiller national bernois Albert Rösti est également cité. Le conseiller national zurichois Gregor Rutz, ancien secrétaire général de l’UDC suisse, pourrait aussi se retrouver sur la liste, tout comme le député schaffhousois Thomas Hurter ou l’ancien président du parti Toni Brunner.

Le quotidien 24 Heures estime qu'il y a probablement eu deux Ueli Maurer au Conseil fédéral. "Le ministre de l'Armée, rabougri, maladroit, casque à boulons et peu à l'aise" et le ministre des finances "libéré, épanoui, réalisant un score quasi-soviétique à sa dernière élection à la présidence de la Confédération", compare le rédacteur en chef Claude Ansermoz.

Le départ d'Ueli Maurer a de quoi déstabiliser au seuil d'un hiver qui s'annonce passablement chahuté, note toutefois 24 Heures, qui reconnaît un sens du devoir au ministre UDC.

Le Tages-Anzeiger estime que le ministre zurichois "était un des politiciens suisses les plus versatiles des dernières décennies, imprévisible et agile, représentant essentiellement une droite dure.

Pour le PLR, Ueli Maurer "a su maîtriser les deniers publics". Le parti salue "l'engagement constant" de M. Maurer "en faveur de la Suisse et sa maîtrise des finances fédérales, même si le contexte actuel pour les finances n'est pas réjouissant". 

Les libéraux-radicaux précisent qu'ils ne remettent pas en cause la revendication de l'UDC à deux sièges au Conseil fédéral.

Lors de sa deuxième année de présidence en 2019, Ueli Maurer avait rencontré le président américain Donald Trump à Washington. Il s'agissait de la première visite officielle d'un président de la Confédération à la Maison-Blanche.
Ce séjour américain avait été marqué par une prestation ratée face aux caméras de CNN.

Par @antoinedroux

Les Vert'libéraux saluent en l'UDC Ueli Maurer un conseiller fédéral "remarquable". "C'est une véritable personnalité politique qui se retire" ce vendredi, a tweeté le président des écologistes libéraux Jürg Grossen. "Merci à Ueli Maurer pour son engagement de longue date en faveur de notre pays. Meilleurs vœux en tant que 'Ueli plus ordinaire", écrit-il.

Ueli Maurer, né le 1er décembre 1950, est fils d'un agriculteur de l'Oberland zurichois. Il est marié et père de 6 enfants. Il a été:

Ueli Maurer s'approche de sa 72e année. Depuis l'introduction de la formule magique en 1959, jamais un conseiller fédéral n'était resté au pouvoir après avoir soufflé ses 70 bougies.

L'UDC "regrette vivement" la démission de son ministre Ueli Maurer. Dans le même temps, le parti remercie le Zurichois pour son "formidable engagement" en faveur de la Suisse et de sa population. La candidature UDC pour le remplacer sera connue d'ici le 18 novembre.